La citation du jour

Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche



26 juin 2012

Bir Hacheim. "Je suis au milieu de mes camarades"

Je dédie ce blog et ses 20.000 pages vues, à Jean-Mathieu Boris, survivant (j'emploie le terme à dessein) de Bir-Hakeim, 91 ans en ce moment et aspirant artilleur à l'époque. 

Heureusement qu'il y en avait quelques-uns comme lui.

Je viens d'achever la lecture de ses souvenirs, enfin rédigés et publiés après 70 ans. C'est émouvant, drôle, grave mais trop court, on en voudrait beaucoup plus. 
Aspirant Boris, si vos souvenirs vous hantent, vos lecteurs attendent la version longue.

Les passages sur Bir-Hacheim (cela s'écrit comme cela chez les vétérans) prennent une autre résonance lorsque l'on a visité ce champs de bataille. Le terrain est plat comme l'océan, seul le vieux fort turc émerge. Il s'agit en fait d'une bicoques en pierres sèches et décorée d'impacts d'obus.
 Au pied sud du fort, une construction mystérieuse en pierre sèche, en forme d'hexagone aplati, 500 mètres dans son plus grand côté, forme une enceinte dont l'usage m'échappe.
Les retranchements sont encore très visibles, sur lesquels viennent s'accrocher des barbelés rouillés et des dizaines de bidons de 2 gallons percés d'impacts et en décomposition car l'air marin porte jusque là.


Tobrouk, petit port sinistre mais enjeu de tous les combats est proche.

Ces retranchements pour certains font 80 cm de large et offrent une impression de sécurité au combattant qui devait se faire poignée de sable pendant les bombardements ininterrompus, d'autant qu'aucun point de repère ne vient accrocher l'oeil.

Les réflexions de Jean-Mathieu sur ses origines juives apportent un éclairage sur le sens de son combat mais libre au lecteur de l'interpréter, l'aspirant Boris restant pudique sur le sujet.

Jean-Mathieu est retourné à Bir-Hacheim, en juin 2012, 70 ans plus tard. Le film commémoratif, passé sur France 3, le montre au milieu du cimetière de Tobrouk, appelant un proche par téléphone : "Je suis au milieu de mes camarades...".

Je cite, sans copyright, le résumé d'un éminent journaliste de Marianne.

Article Jean Dominique Merchet. Marianne, cité in extenso.

Jean-Mathieu Boris, témoignage d'un Français libre

La guerre de Bir-Hacheim aux Vosges en compagnie d'un jeune homme. 


Jean-Mathieu Boris, témoignage d'un Français libre
C'est l'histoire d'un jeune homme : il a dix-huit ans lorsque la guerre est déclarée, en 1939. Issu de la bourgeoisie juive et patriote, préparant Polytechnique, il s'intéresse aux filles, surtout anglaises. En juin 40, il n'hésite pas une seconde, embarque sur un cargo à Saint-Jean-de Luz en se faisant passer pour un soldat britannique et se retrouve à Londres le 25 juin - sans jamais avoir entendu parler du général De Gaulle.
Jean-Mathieu Boris s'engage aussitôt dans la France Libre, mais comme il est jeune et brillant, on l'envoie se former comme officier. Il reste en Angleterre un an et demi, durant le blitz, puis après un long tour de l'Afrique, arrive au Liban, fin 1941. Aspirant dans un régiment d'artillerie, il est aussitôt envoyé dans le désert libyen. C'est là qu'il participe à la bataille de Bir Hacheim, en mai-juin 42.

Jean-Mathieu Boris raconte cette bataille avec le style qui lui est propre et qui fait de ses Mémoires un grand bonheur de lecture : à hauteur d'hommes, avec humour et une émotion réelle mais contenue.
Il est ensuite présent à El-Alamein puis durant la campagne de Tunisie. En Algérie, l'artilleur devient commando : il sera le premier officier du "Commando de France" de d'Astier de la Vigerie, rattaché à la Brigade de Choc. Avec son unité, il participe aux combats dans le sud des Vosges, durant l'hiver 44-45. Autant le récit de Bir Hacheim est enlevé, presque gai malgré l'horreur, autant celui des Vosges est noir, dur, terrible. Affecté en état-major, il participe à la campagne d'Allemagne avant d'être démobilisé en novembre 1945.

Jean-Mathieu Boris a aujourd'hui 91 ans - et il a attendu tout ce temps pour raconter sa guerre, en s'appuyant sur son journal de l'époque. Le livre fourmille d'anecdotes, sur un ton picaresque. Pas de grandes envolées stratégiques ou politiques, quelques réflexions sur la spiritualité. Un beau livre, très facile d'accès. Il est préfacé par le grand historien (et lui même ancien) de la France Libre,

10 juin 2011

Les photos sont là...

... à cette adresse
https://picasaweb.google.com/nicovalyans/201011LibyeBestOf

et voilà le parcours








14 janvier 2011

(Deutsch) Land-Rover über alles


La polémique Land-Rover ou Krupp dans le film « Un Taxi pour Tobrouk » rebondit.
Un courrier de Guy T. que nos correspondants bénévoles du site Sahariens ont bien voulu contacter, remet les choses à leur place.
Guy T. est loin d’être mineur, mais respectons son anonymat.
Laissons parler cet immense spécialiste qui avance des arguments convaincants et (j'espère) définitifs.
Sic…

Qu'ouïe-je, qu'asperge, qu'entends-je, que lis-je ?!?! Faux, faux, faux !!!
Le véhicule du Taxi pour Tobrouk n'est pas un véhicule allemand. C'est bien un véhicule "fabriqué maison" à partir d'un Land Rover série I.
Je vais retrouver le texte d'ailleurs d'un article de la revue  du MVCG qui en parle également.

Pour la petite histoire, lors du tournage du film, en Espagne, le gouvernement Franquiste devait leur mettre à disposition tout le matériel allemand nécessaire (Messerchmitt 109 et véhicules divers). Tiens, marrant, ils en avaient plein....

Bon, no comment, mais le dit gouvernement ayant changé d'avis au dernier moment, Denys de la Pattelière, le réalisateur, s'est retrouvé coincé. D'où système D général. Les chars allemands aperçus dans le film sont en fait des tracteurs agricoles locaux avec habillage bois, la colonne de camions allemands, des camions de fruit locaux maquillés.

Quant au fameux véhicule star du film, c'est bien un Land série I pour la partie: chassis/roues /moteur /volant/ tableau de bord, affublé d'un radiateur à l'avant (en maquillage de celui du Land) de camion Heinkel, de dessus de capot de camion Morris anglais, rectifié, de panneau de bois et de tôle pour refaire les ailes, plus divers accessoires, pour casser la forme du Land.
Bref, une véritable chimère. Du cinéma quoi.

Le land est facilement reconnaissable à qui sait observer et connait bien entendu les Land série I. :volant, tableau de bord, moyeux, roues, position de conduite...

Le plus intéressant est qu’un véhicule identique à celui du film a été récemment reconstruit par un collectionneur. Le travail, d'une très grande précision, a duré 3 ans.

J'ai, dans une bien petite part, contribué au projet. Le collectionneur/réalisateur étant un de mes amis collectionneur et passionné de LRDG et SAS (et nous sommes peu), je l'ai aidé en cherchant diverses  pièces nécessaires (le radiateur Heinkel fut un des plus difficile à dénicher), et en fournissant un grand nombre de photos tirés du film, agrandissement et vues sous tous les angles qui ont aidées à la confection de l'engin...
.

Aussi, je connais le film par cœur ! (A voir absolument, avec dialogues d'Audiard...sublime).

Jeep Sas à gauche.
Ci-joint quelques photos prises en 2009 en Vendée, le véhicule est enfin terminé et je l'essaye avec plaisir. L'armement n'est pas monté sur les photos, mais présent.
.
Conclusion, ce n'est pas le véhicule allemand cité, certes ressemblant mais qui après examen approfondi n'a pas grand chose de comparable. Trop long, empattement différent, roues et moyeux pas comparables, tableau de bord non plus, sièges, enfin tout quoi…

Quant à sauver l'honneur des Lands, c'est plutôt chouette et flatteur d'en avoir pris un comme support. Au sujet de l'ensablement dans 3 cm de sable, c'est pour le cinoche bien sur ! foi de Landiste.  On voit bien à l'écran des crocodiles se noyer et des héros tirer 4 000 coups au moins sans recharger !

Merci Guy de ta contribution. Décidément, les Landistes ont le sang chaud.

Cher lecteur, il est temps pour nous de tomber les masques.
Ton oeil exercé a sans doute reconnu dans la Toyota HDJ 100 de Jean-Pierre une SIMCA Aronde de 1964, avec peinture et sièges d’origine.
Gidgi, pour sa part, a maquillé son AMI 6 Citroën en Toyota (je ne sais plus combien). La forme très caractéristique de la pédale d’embrayage est un signe qui permet de détecter la supercherie.
Francis, lui, roule en U-Boot type VIIc, camouflé en Toyota HDJ 80, pour ravitailler les rebelles Toubous en bifaces à visée laser.
La Fiat 500 de Franck imite parfaitement un camion IVECO muni d’une cellule d’habitat, mais les spécialistes auront reconnu la bête à l’accent italien de son propriétaire.
Jean-Michel lui a maquillé son Toyota HDJ 61 en un Toyota HDJ 61, mais là vraiment le travail a été bâclé et cela se voit.

25 décembre 2010

Non, la Land-Rover n'a pas collaboré.

En écrivant l'article sur la projection du film "un Taxi pour Tobrouk" dans la Grande Mer de Sable le 13 Novembre 2010, j'ai colporté une rumeur infâme, à l'insu de mon plein gré.
Je cite l'article en question
"Au programme, comme prévu, « Un Taxi pour Tobrouk », qui donnent lieu aux commentaires peu flatteurs sur les Land-Rover qui s’ensablent dans 3 centimètres de sable. Nos super connaisseurs ont reconnu que la voiture allemande est en fait un Land Rover série 1 maquillé pour les besoins du film. Françouse Gross Filou."

Jacques S. a immédiatement réagi en rétablissant la vérité historique et sans me provoquer en duel, comme l'aurait voulu l'honneur des Land-Rover.
La question est de savoir à qui profite le crime : Hic Facit Quid Prodest. 
C'est sûrement un coup des Yakusas, les gangsters japonais, grassement stipendiés par la firme Toyota.

Voici la contribution éclairée de Jacques :

A propos du film (que j'apprécie aussi beaucoup), j'ai peur que vos amis n'aient fait une légère erreur. Le véhicule qui donne son nom au film (et au livre) est bien un engin allemand d'époque, et non "un Land Rover série 1 maquillé pour les besoins du film". Je m'étais intéressé à la question il y a déjà un certain temps, et je vous donne les détails en PJ. D'ailleurs, quel boulot le maquillage n'aurait-il pas représenté !
On peut donc en déduire que les "commentaires peu flatteurs" à propos des Land Rover ne sont pas justifiés, et que les Franzosen ne sont pas si Gross Filous que ça.
 

 Contrairement à une légende tenace, il ne s'agit pas d'une Land Rover série I "bricolée" pour les besoins du film, mais d'un authentique véhicule allemand dont la production a débutée dès 1935 sous de multiples versions. Selon la terminologie de l'armée, on trouve des mPKW, sPKW, Kfz 12, Kfz 15, sPKW II, correspondant chacun à un type particulier (2, 4 ou même 6 roues motrices , 4 roues directrices, aménagements divers, etc.). La plupart seront produits par Krupp, quelques-uns par Horsch (qui deviendra Auto Union, puis Audi), et peut-être même par l'usine autrichienne Steyr.

En l'occurence, notre "taxi" ressemble beaucoup à un KfZ 15, proche du modèle ci-dessus. C'est une version "Afrique", reconnaissable au condenseur sur le capot destiné à récupérer l'eau du radiateur, éventuellement  pour les besoins des passagers !

Où et comment l'engin a-t-il été retrouvé pour les besoins du film, mystère. Mais à la date du tournage, il devait subsister un certain nombre de véhicules de l'Afrika Korps en Afrique du Nord, surtout en Tunisie.

Pour l'anecdote, une version a même été dotée de roues de secours montées en roues d'appui "folles" destinées à aider au passage  de crêtes.



Sur cet exemplaire Flak, marqué de l'insigne de l'Afrika Korps, les roues d'appui sont démontées.


Merci Jacques d'avoir réhabilité l'honneur des Land-Rover. Au fait, qu'est ce que tu as comme voiture ?

20 décembre 2010

En guise d'au revoir...

Pour consulter le Best of des photos, il faut cliquer sur le diaporama, à, droite. Il y en a plus de 450 et quelques films.
Ce qui est pénible avec les Blogs c'est que le lecteur commence par la fin. Essayez avec "les 10 petits nègres" d'Agatha Christie et vous verrez si vous y prenez le même intérêt. Sinon il faut commencer par le commencement, en septembre, avec la préparation du voyage.

Ces 40 jours dans le désert furent avant tout une aventure humaine et je voudrais remercier les participants qui en ont fait un moment intense où nous avons aussi bien rigolé.

MERCI aux équipages
Les camions incendiés du Long Range Desert Group dans le Djebel Sherif

Jean-Pierre, mon co-équipier et maintenant ami. Ton érudition et tes jeux de mots dont tu as régalé l'expédition à la VHF nous ont ébloui. Je repars quand tu veux...
Jean-Michel et Hugues, plus silencieux à la VHF, mais tellement présents par leur savoir géologique, historique, culinaire et leur science du désert.
Franck et Brigitte dont l'extraordinaire engin IVECO Kaki, mi-camion, mi-palais nous a sorti de l'ornière sableuse si souvent. Votre bonne humeur et le stock inépuisable de bonnes blagues ont rendu ce séjour si agréable. En ajoutant les les compétences mécaniques et informatiques, vous formez une sacré équipe. Votre courage physique après le terrible accident de moto que vous avez subi, nous a impressionné.
Francis et Françoise qui ont préparé ce voyage jusqu'à un niveau de détails inégalés. Françoise, toujours en forme et de bonne humeur, incomparable navigatrice et Francis, inépuisable sur la géologie, le rupestre et la ponctualité.
Jean-Georges et Marie-France. Gidji, ton camarade marin te salue et trouve que les chansons du Vieux Brest que nous avons exécutées (c'est le terme) en plein désert avaient finalement de la gueule. Il parait que les fusiliers-marins chantaient les mêmes à Bir-Hakeim en 1942. Marie-France ton apprentissage de la navigation et ta maîtrise d'oziexplorer ont forcé notre respect.

MERCI aux sites suivants qui ont été d'un grand secours.

Jacques Gandini. A tout seigneur, tout honneur
http://www.extrem-sud.com/
dont les guides si riches d'histoire (s) m'ont donné la passion des voyages au Maroc.

http://tracesdepistes.webou.net/index.php
pour télécharger les cartes satellites de la Libye et du Maroc. Un grand coup de chapeau à ceux qui ont bâti ce site qui change les conditions de navigation.

http://www.surlespistes.fr/
de François Guignard. Excellent reportage sur la Libye.

http://saharayro.free.fr/
site d'Yves Rohmer qui fait autorité sur les crashs d'avions au Sahara. A condition que le lien fonctionne !!!


http://murcia-travel-libye.com/
Le site de nos guides accompagnateurs que je recommande chaleureusement et sans complaisance pour leur professionnalisme et leur convivialité.

http://www.sahariens.info/
...que l'on ne présente plus. Une vraie mine.

les forums explo4x4 et Lemarocen4x4 pour leurs nombreuses informations pratiques, lorsque leurs membres ne se trainent pas dans la boue.



Merci à ma femme et mes enfants qui ont accepté mon absence.

19 décembre 2010

14 décembre En route vers Ras El Ajdir, la frontière, au Nord. Bitume

14 décembre En route vers Ras El Ajdir, la frontière, au Nord. Bitume

Petit déjeuner à l’hôtel où des clients libyens ont mis la télé à donf, cela décoiffe le matin. Re-visite du grenier collectif, dont j’avais vu des constructions très semblables au Maroc, appelées Agadir en Berbère.
Nous partons voir une curiosité appelée la Route Magnétique. Il doit s’agir d’une illusion d’optique où les voitures au point mort semblent monter une côte.

Un type s’arrête avec une voiture délabrée et entreprend de nous faire une démonstration de ce que la science libyenne a produit de meilleur : la propulsion magnétique. Il met sa voiture au point mort et ajoute les warnings pour mettre un peu de gaieté.
Oh, miracle, sa voiture recule. 

Tu parles, on ne s’y attendait pas du tout, c’est pathétique. Ce qui serait vraiment marrant, ce serait que sa bagnole verse dans le fossé pendant qu’il est là à nous faire la démonstration.
Cette portion de route, c’est surtout un attrape-couillon, dont les bas-côtés sont jonchés d’ordures. Personnellement, je vois la pente de la route, donc, aucun mystère et je conseille d’éviter le détour de plus de 60 km. Pas de photo de cette couillonnade.

Arrivé à la frontière, je quitte le groupe qui poursuit par la Tunisie, la Méditerranée et Gênes. Un avion devrait Inch’Allah me transporter jusqu’à la maison à Casablanca.



Adieu, cher lecteur anonyme, ici s’arrête ce blog. Bravo pour ta patience, si tu es arrivé jusque là. En résumé pour que ces raids soient réussis, il faut :

  • Une voiture bien équipée, 150 chevaux  minimum, sinon tintin les dunes. Merci M. Toyota
  • Un matériel de camping complet, tentes Quechua et lits de toiles plutôt que des matelas pneumatiques qui ne résisteront pas au terrain.
  • Beaucoup de sopalin pour la vaisselle et le nettoyage, un rouleau par jour.
  • 12 jerry-cans de 20 litres. Les réservoirs auxiliaires que possèdent les autres véhicules,se sont révélés pour la plupart difficiles à remplir.
  • Une bonne organisation intérieure du véhicule,
  • Beaucoup de préparation sur la carte,
  • Des plats cuisinés pour limiter le temps en cuisine et les vins fins appropriés. Le rosé voyage très bien.
  • Un PC costaud équipé avec oziexplorer et pourquoi pas un disque dur auxiliaire pour stocker les photos. Picasa permet une organisation des photos très rationnelle et des possibilités de retouches simples et performantes. Les photos sont souvent sur exposées et une accentuation des contrastes améliore leur lisibilité.
  • Un écran GPS de 7 pouces équipé avec ozice. Je n’ai que des louanges a adresser à mon Mio, acheté 180 euros sur ebay. Les cartes satellites, téléchargées sur le site surles pistes.fr, se sont révélées une aide irremplaçable pour éviter les passages de dunes difficiles.
  • Une puce GSM libyenne achetée sous le manteau pour communiquer avec l’étranger et réduire sa facture. Bien penser à désim-locker le téléphone.
  • Une radio VHF, aux performances bien supérieures à la CB.
  • Un ipod avec un transmetteur FM pour la musique ou les podcasts bien utiles pendant les transits pépères.
  • Le plus important : de la tolérance pour que la cohésion du groupe se maintienne pendant 40 jours. Les grandes gueules qui commencent à éructer par mail avant le départ, à affirmer leurs convictions péremptoires et leur science du désert devraient plutôt voyager seuls. Il est utile que soit représentées des compétences variées : mécanique, informatique, navigation, pilotage.
  • Un guide de bon niveau et je tire mon chapeau à Ali Cuba pour son savoir, sa patience, sa parfaite organisation et sa gentillesse.
  • Beaucoup d’humour pour bien profiter de ces 40 jours.

Adieu chère Libye, on se reverra.

13 décembre Bitume. Crochet par Kabao

13 décembre En route au Nord. Bitume. Crochet par Kabao

J’avoue que le lendemain matin, je sèche la visite de la vieille ville de Ghadamès qui est inoccupée et dont les quelques gardiens de maison prélèvent un péage pour faire visiter l’intérieur. Cela sent le piège à touristes

Nous repartons vers le nord et par la route des écoliers, en direction de la frontière Libyo-Tunisienne. Seule curiosité pour les amateurs de vieux véhicules que nous sommes, un châssis à 4 roues de canon anti-aérien soviétique meurt de tristesse dans le parking d’une station-service.
Il est loin de son Moscou natal où il a vu le jour, en 1981, comme en témoigne la plaque de constructeur.

En France, ce sont plutôt les chiens que l’on abandonne le long des routes et beaucoup plus rarement les canons anti-aériens, mais je peux me tromper. Il est vrai que les chiens sont rares en Libye.

Nous arrivons à Kabao, dans un hôtel assez sympa où certains d’entre nous choisissent de passer la nuit. Le thermomètre viendra tutoyer les 0°C dehors. Bâti dans une ville abandonnée toute en pierre sèche, l’hôtel de l’extérieur s’intègre bien dans le paysage. Un splendide grenier collectif bien restauré mérite le détour.

L’architecture intérieure, contient des petites alvéoles accessibles par des échelles et où étaient stockées les réserves de grains.

Pour la petite histoire, on trouve les mêmes en Tunisie à Tataouine, notamment et l’un des films de la « Guerre des Etoiles » a été tourné à Tataouine. De mémoire, je crois que Georges Lucas, a donné le nom de Taouine à la planète où se déroule l’un des épisodes, le numéro IV peut être, celui où se déroule une course façon Ben-Hur galactique.

12 décembre En route vers Ghadames. Froid et caillasses.

12 décembre En route vers Ghadames. Froid et caillasses.

Au matin, le thermomètre marque deux degrés Celsius. Waow.
Ma combinaison de ski qui me fait ressembler à un éboueur au travail est la bienvenue complétée par les gants fourrés. Les autres rigolent moins de mon déguisement, trop occupés à claquer des dents.

Après le départ, nous croisons un troupeau de chameaux, proches d’un puit. Les guides proposent d’attraper une chamelle, avec l’accord du berger, pour la traire (cela se dit ?). La majorité d’entre nous sont peu enthousiastes à l’idée de perdre du temps dans le froid pour boire 3 gorgées de lait, et nous laissons les chamelles tranquilles.
Au bout de deux heures, changement de conducteur. Pause déjeuner dans le chantier et la maison Franck et Brigitte offre le café. Pas de photo aujourd’hui.

La piste continue jusqu’à Ghadames, à la frontière Libyo-Algéro-Tunisienne toujours aussi sale et fatigante. Nous trouvons un petit hôtel et c’est reparti pour 2 heures d’entretien de la monture : changement des roues arrières par des neuves, soudure électrique des marches-pieds qui brinqueballent. Même pas le temps de prendre une douche avant d’aller dans un petit restau sans prétention mais dont les toilettes pourraient prétendre à l’oscar de la saleté.
Nous sommes vannés, c’est l’heure d’ouvrir les vannes de la douche.

11 décembre En route vers Ghadames. Dunes, crevaison et froid

11 décembre En route vers Ghadames. Dunes, crevaison et froid

Il nous reste 360 km avant d’atteindre Ghadames plein nord. La piste est tout d’abord assez caillouteuse jusqu’à ce que nous atteignions une zone de dunes et de sable plat de 80 km.
La traversée se passe relativement bien, avec pour notre part, un ensablement dû à mon inexpérience, je ralentis un mètre trop tôt avant le sommet de la dune et il me manque juste assez d’élan pour passer de l’autre côté. Il est vrai que la montée à pic, sans voir la descente est assez impressionnante.
Les indications que donnent les premiers à passer les dunes par la VHF sont extrêmement utiles et augmentent la sécurité des passages.

Cela ne nous empêche pas de faire deux vols planés de faible envergure où le pare-choc avant touche terre avant les roues, heureusement sans casse.

La traversée des dunes se termine sans autre encombre et nous repartons sur des pistes plus classiques mais de peu d’intérêt.

Nous croisons de nombreuses traces laissées par les camions sismiques de pétroliers. Il s’agit d’énormes monstres dont les pneus font un mètre de largeur et qui sont munis d’un énorme marteau sous le châssis. Des séries de capteurs reliés à des kilomètres de fils enregistrent les ondes sonores envoyées par le marteau.
Tête de Trépan abandonnée. Les diamants ont disparu. Dommage Mesdames
Vers 17h00 Franck crève un pneu de son camion et à l’occasion de sortir son nouveau cric hydraulique. J’ai la mauvaise idée d’oublier de glisser une planche de bois sous le cric qui s’enfonce dans le sol. A la 2e tentative l’extrémité du cric glissée sous l’axe du pont arrière glisse avec Franck couché sous le camion dont la garde au sol élevée le protège. La 3e tentative sera la bonne et tout cela en un quart d’heure.

Nous bivouaquons au plus près dans un endroit merdique. La température est tombée et le vent se lève, c’est l’heure pour nous d’aller nous coucher.

Au milieu de la nuit, il fait un froid glacial et j’enfile des épaisseurs supplémentaires mais il me sera difficile de me rendormir.